jeudi 26 juin 2014

Marthe


Marthe était là. Lors de notre première visite au Centre Handri, elle était venue pour faire la connaissance de ces Vazaha qui contribuaient à permettre à ses petits-enfants d'aller à l'école. Elle était invitée à un mariage mais avait choisi d'accompagner les enfants au Centre. Au début, je ne l'avais pas vue, toute petite qu'elle est, assise derrière la trentaine d'enfants et de jeunes, et puis, c'est Hanta qui a signalé sa présence. Elle et son mari élèvent Mialintsoa et Andry, leurs petits-enfants orphelins, tous deux en avance dans leur scolarité d'ailleurs. Ce sont donc des externes au Centre.
Marthe est un exemple des formes de réinsertion sociale que l'association Handri malgache, avec les sommes versées par les parrainages d'externes des « amis d'Handri », tente de réaliser. En effet, au lieu de verser chaque mois le petit reliquat d'argent qui reste après avoir payé l'écolage et les autres frais liés à la scolarité, le Centre Handri regroupe en une seule fois une somme plus importante qui permet à la famille de démarrer une petite activité lucrative, et donc de nourrir elle-même les enfants. 

 

C'est ainsi que Marthe et son mari ont pu se lancer dans un petit élevage de truies (deux ou trois, je ne sais plus) reproductrices. « Il y en a une qui va bientôt avoir des petits ! » nous a-t-elle dit, toute souriante. Les bénéfices ne sont pas énormes cependant, et il y a toujours besoin de l'aide des Vazaha pour l'école. Elle nous a remercié chaleureusement et, à travers nous, les parrains de Mialintsoa et Andry. Pour elle, il faut absolument qu'ils aillent à l'école. D'ailleurs, vu sa maîtrise du français, je suppose qu'elle-même a dû y aller.
Parmi toutes les casquettes et chapeaux qu'Erwan avait récupérés, il y en a eu pour elle et pour son mari. « Je vous invite chez moi » m'a-t-elle dit. Malheureusement, nous n'avons pas trouvé de moment pour répondre à son invitation. Mais elle et moi, nous avons eu une petite conversation si chaleureuse que je tenais à vous parler d'elle. MPD

Adhésion au collectif Mada de Nantes


Ce collectif créé en 2012 propose de réunir des associations de Loire-Atlantique travaillant avec Madagascar. Nous rejoignons donc 8 autres associations pour participer à des initiatives communes et donner plus de visibilité à nos actions. Ceci doit aussi nous permettre d'échanger sur nos pratqiues, de mutualiser des savoirs-faire et de coopérer.
Nous nous ferons un plaisir de mettre bientôt sur le blog le flyer du collectif qui va être actualisé et de vous communiquer les initiatives communes et celles des autres associations.
La réunion du collectif du 12 juin a validé notre adhésion mais nous avions été invités à ses deux précédentes réunions et à participer avec eux au Carrefour de la solidarité internationale organisé par la région Pays de la Loire à Angers le 2 mai.


Les autres associations du collectif sont Bokiko, Diégo développement 44, Hetsika, Madagascar Solidev, Nosy Mitarika, Rouge beauté, Tsara Be, Zanaka

lundi 9 juin 2014

Un weekend avec les jeunes



Nous avons eu la chance de partager un week-end avec 25 des jeunes que nous parrainons et les 4 qui sont en attente de parrainage. Pour eux tous et pour nous ce sera je crois un grand souvenir !
Trente enfants et sept adultes, ça tient dans deux minibus... En route pour Carion, un centre d'hébergement du Ministère de la Jeunesse à 30 km de Tana sur la route de Tamatave (mais pour démarrer il faut déjà une bonne heure dans les embouteillages de Tana).


La nourriture, les couvertures avaient été emmenées du centre. Là-bas, activités non stop : Battle de danse (ils sont impressionnants), karaoké, foot, basket, course en sac, autres jeux divers et variés... Et de nombreuses discussions avec les jeunes.




Nous avons même été sollicités pour des cours de français et de maths. Je ne sais plus comment la professeur de français s'est trouvée sollicitée pour expliquer futur simple/ futur antérieur. Mais elle a aussi pu les faire chanter en français. Un m'a demandé de ré expliquer l'utilisation du théorème de Pythagore, une autre les factorisations.... Je pense qu'ils voulaient surtout nous parler.
Tous ces jeunes ont trouvé l'hébergement super. Je n'ose pas imaginer ce qu'en auraient dit nos jeunes français... La mère d'un a même rapporté à Hanta que son fils lui avait dit que c'était tellement bien qu'il croyait que ce n'était pas Madagascar !
Nous retiendrons les discussions, leur joie de vivre ces moments. Ce fut aussi pour eux un moment important de connaissance et de cohésion du groupe car tous ne vivent pas au Centre. Nous n'oublierons pas les deux petites sœurs qui, au début, se méfiaient de ces deux êtres étranges à la peau pâle et qui, à la fin, venaient vers nous.


mardi 3 juin 2014

Ady Gasy

Latérit production et Endemika coproduisent ce film de deux réalisateurs malgaches,  Lova Nantenaina et Eva Lova.



Voici la présentation qu'ils en font : "Les Chinois fabriquent les objets, les Malgaches les réparent." Il y a ceux qui font des chaussures à partir de pneus, ceux qui fabriquent des lampes à partir de boîtes de lait condensé sucré, ceux qui transforment en médicaments et savon les os de zébus laissés par les chiens errants. Imaginons un instant un futur où le système économique viendrait à lâcher : ceux qui tomberaient de haut auraient peut-être du mal à se relever, tandis qu’à Madagascar, on saurait s’adapter grâce à ce sens de la débrouille, le « ADY GASY ».

Nos ancêtres disaient :  « Comme on lance un lasso aux cornes des zébus, on lance la parole aux cœurs des gens sensés ».
Telle est l’ambition démesurée de ce film, vous restituer la parole de notre grande terre peuplée de rochers, de zébus et d’ancêtres bienveillants ; peuplée aussi d’artistes, de paysans, et de débrouillards en tout genre.
Cette parole, qu’elle explique les gestes ou les âmes, est toujours digne, souvent enjouée ou cocasse, parfois désemparée ou révoltée, mais jamais amère.


Et pour voir la bande annonce :http://vimeo.com/88137015  

Perso, j'aimerais bien le voir !

Témoignage de Malala


J'ai demandé, lors d'un week-end avec les jeunes, aux plus "grands " d'écrire s'ils le souhaitaient  des témoignages sur leurs études, leur vie au Centre, leurs espoirs et sur tout sujet qu'ils souhaitent évoquer. Malala nous l'a rédigé sous forme d'une lettre à sa marraine et à tous les membres de l'association Les Amis d'Handri. Malala est une des plus âgées (21 ans) et des plus brillantes, ses études le prouvent : elle est à l'université en 2ème année de chinois. Dans son passé, c'est quelqu'un qui a connu des moments bien difficiles.JCD


En haut à droite, Malala, avec les autres jeunes étudiants dans le supérieur, et Jean-Claude et Marie-Paule

Antatananarivo le 8 mai 2014

Chère marraine et tous les amis d'Handri,

Bonjour,

Je vous écris un petit article qui s'intitule « La vie au Centre et l'étude à l'université ».
J'ai beaucoup de chance de vivre au Centre où je me sens comme tous les autres enfants qui sont en famille proche. Nous savons nous entraider et la solidarité nous unit. Nous avons la possibilité d'adhérer à de nombreuses activités et faire des vacances, grâce à cela nos connaissances ont progressé. En plus, au Centre, nous obtenons de l'éducation et du savoir-vivre permettant de communiquer avec les autres.
En études supérieures il y a plusieurs filières à l'université mais celle qui m'a intéressée c'est la langue et la culture chinoise; je suis ravie de poursuivre mes études à Ankatso, à l'Institut Confucius de l'Université de Madagascar. Je constate que ce n'est plus pareil par rapport au lycée puisqu'à l'Université on fait beaucoup de recherche, on ne dépend plus des professeurs. L'étude du chinois n'est pas facile, cela à cause des 4 tons et des prononciations similaires ainsi que de l'existence de caractères compliqués. L'avantage c'est de participer au campus d'été en Chine ainsi avoir une bourse extérieure permettant de continuer l'étude en Chine. Aussi j'en profite pour vous communiquer mes envies de pouvoir continuer cette étude en Chine. J'espère en votre soutien pour la continuité de mes études. Cette étude me permettra d'élargir ma relation avec les Chinois pour mieux parler la langue chinoise.
Ici à Confucius nous effectuons environ 18 à 20 matières, toutes nos matières sont en chinois. Tous les camarades de classe et les professeurs sont cool. Comme tous les autres étudiants, quand il y a des heures creuses, nous consultons la bibliothèque, là où on peut consulter différents livres. Ce qui nous différencie des autres Universités ou Instituts, c'est que nous pouvons participer à des compétitions internationales grâce aux activités artistiques et culturelles que nous pratiquons : chant, danse chinoise, opéra, calligraphie, peinture, découpage , wushu...
J'aime étudier à l'université puisque là je découvre de nouvelles idées, nouvelles vies, à part de la vie habituelle.
Je vous remercie du fond du cœur de m'avoir soutenue dans mes études et ma vie en général; je souhaite à tous les membres de l'association les Amis d'Handri et à ma chère Marraine une bonne réussite dans tout ce que vous faites, que l'argent que vous dépensez pour moi soit multiplié mille fois.
 
Merci. A bientôt. Grosses bises
Rasoamalala Julienne


 
Ankatsoa, l'université de Tana