Marthe était là. Lors de
notre première visite au Centre Handri, elle était venue pour faire
la connaissance de ces Vazaha qui contribuaient à permettre à ses
petits-enfants d'aller à l'école. Elle était invitée à un
mariage mais avait choisi d'accompagner les enfants au Centre. Au
début, je ne l'avais pas vue, toute petite qu'elle est, assise
derrière la trentaine d'enfants et de jeunes, et puis, c'est Hanta
qui a signalé sa présence. Elle et son mari élèvent Mialintsoa et
Andry, leurs petits-enfants orphelins, tous deux en avance dans leur
scolarité d'ailleurs. Ce sont donc des externes au Centre.
Marthe est un exemple des
formes de réinsertion sociale que l'association Handri malgache,
avec les sommes versées par les parrainages d'externes des « amis
d'Handri », tente de réaliser. En effet, au lieu de verser
chaque mois le petit reliquat d'argent qui reste après avoir payé
l'écolage et les autres frais liés à la scolarité, le Centre
Handri regroupe en une seule fois une somme plus importante qui
permet à la famille de démarrer une petite activité lucrative, et
donc de nourrir elle-même les enfants.
C'est ainsi que Marthe et
son mari ont pu se lancer dans un petit élevage de truies (deux ou
trois, je ne sais plus) reproductrices. « Il y en a une qui va
bientôt avoir des petits ! » nous a-t-elle dit, toute
souriante. Les bénéfices ne sont pas énormes cependant, et il y a
toujours besoin de l'aide des Vazaha pour l'école. Elle nous a
remercié chaleureusement et, à travers nous, les parrains de
Mialintsoa et Andry. Pour elle, il faut absolument qu'ils aillent à
l'école. D'ailleurs, vu sa maîtrise du français, je suppose
qu'elle-même a dû y aller.
Parmi toutes les casquettes
et chapeaux qu'Erwan avait récupérés, il y en a eu pour elle et
pour son mari. « Je vous invite chez moi » m'a-t-elle
dit. Malheureusement, nous n'avons pas trouvé de moment pour
répondre à son invitation. Mais elle et moi, nous avons eu une
petite conversation si chaleureuse que je tenais à vous parler
d'elle. MPD