jeudi 31 janvier 2019

Culture malgache : Caylah, slameuse

Partager des découvertes sur les arts et cultures malgaches est l'un des objets de ce blog. Voici donc le début d'une série d'articles sur la musique à Madagascar...
Un jour, en cherchant des infos sur la scène émergente de Madagascar, je suis tombée sur
ce slam :

La puissance de ce texte, la force des images m'ont donné envie d'en savoir plus : voici quelques liens disponibles sur RFI ou sur Jeune Afrique.
Engagée auprès des femmes malgache, elle soigne les maux avc la slamothérapie, explique-t-elle sur France 24.
Caylah était l'une des femmes invitées au sommet de l'ONU pour le bien social de 2017.
Voici son allocution :

Bonne découverte !!
Cécile

jeudi 17 janvier 2019

Un peu d'Histoire : Fahavalo, Madagascar 1947

Le 30 janvier sort dans les salle le nouveau film de Marie-Clémence Andriamonta-Paes, "Fahavelo, Madagascar 1947".

Résumé :
À Madagascar en 1947, les rebelles insurgés contre le système colonial sont appelés fahavalo, «ennemis» de la France.
Les derniers témoins évoquent leurs longs mois de résistance dans la forêt, armés seulement de sagaies et de talismans.




Pour plus d'info, le site du film ici



mercredi 16 janvier 2019

Le projet agricole de Morarano Gara

Un projet qui se concrétise grâce à des subventions

Dès 2012, quand ce projet de terrain agricole a vu le jour, notre association a apporté une contribution pour les premières dépenses. A partir de 2015, quand les besoins financiers sont devenus plus importants pour vraiment démarrer les travaux, nous avons décidé de solliciter le soutien de collectivités territoriales et nous avons obtenu des subventions du département de Loire-Atlantique et de la ville de Nantes. Nous n’en avons pas sollicité en 2016 afin de laisser un peu de temps et voir comment le projet évoluait. Ce soutien nous a été renouvelé en 2017 et 2018. Pour cette année 2018, nous avons obtenu, en juillet, 4000 € du département et, en décembre, 2000 € de la ville de Nantes (nous avions postulé pour le deuxième appel à projets car le dossier n’était pas prêt pour le premier en janvier). Nous avons également sollicité cette année, pour la première fois, l’ASCODE, pour l’ensemble de nos interventions en soutien au Centre Handri. Il s’agit d’un groupement de communes de Loire-Atlantique et nous avons obtenu en décembre 800 €.
Nous remercions très sincèrement le département de Loire-Atlantique, la ville de Nantes et l’ASCODE pour leur soutien. Sans eux le projet n’aurait pas pu démarrer et évoluer de cette façon. Nous avons pu depuis 2012 y contribuer pour 31 270 € dont 60 % en provenance des collectivités territoriales.
Nous bénéficions aussi pour ce projet du soutien de la société Graphybox de Grandchamps des Fontaines qui nous attribue 600 € par an. Qu’elle soit aussi remerciée.




samedi 12 janvier 2019

Madagascar au musée du quai Branly : retour en images

L'expo au musée du quai Branly est terminée...



Petit retour en images sur cette exposition riche, intéressante, qui permet de découvrir l'histoire de la Grande Ile, les arts,  cultures, ethnies.

Un port-folio, d'abord, du Monde-arts ici

Une vidéo de RFI ici

vendredi 11 janvier 2019

L'exploitation agricole de Morarano Gara


Voici les dernières nouvelles du projet agricole du centre Handri à Morarano Gara, près de Moramanga.

Sur le terrain de 40 ha, quatre familles sont installées et s’occupent des plantations et du bétail. Pour les gros travaux des paysans locaux sont embauchés ponctuellement.
Une 5ème maison est en cours de construction, qui devrait permettre à Hanta et Bertrand, par exemple, de dormir sur place lorsqu'ils vont à Morarano.
Une vingtaine d’hectares sont actuellement cultivés (riz pluvial, pois de terre, pois du Cap, haricots, maïs) ou plantés (litchis, jacquiers, caféiers…) D’autres plantations sont prévues : acacias, ravintsara, eucalyptus, etc.
Le cheptel s’agrandit petit à petit : 3 vaches, 4 bœufs, 2 veaux… l’achat de vache laitière est, semble t-il, un peu problématique.
Il faut dire que les conditions sont parfois difficiles. L’année passée, il y a eu le cyclone, cette année, la pluie tarde. Malgré tout, il a pu être produit, en un an, 7 tonnes de riz et un peu plus de 5 tonnes de pois de terre pour une recette de l’ordre de 2200 €, ce qui a permis de payer les salaires des paysans, les indemnités des familles et les frais de scolarité des enfants.
Pour les prochains mois, il est envisagé un essai de pisciculture.

jeudi 10 janvier 2019

Un peu d'Histoire : le code de l'indigénat à Madagascar

Un peu d'histoire...


Le code de l'indigénat à Madagascar
(d'après un article de Jean Fremigacci, dans la revue Outre-Mers, T.101; n° 378- 379, année 2013)


Pour rappel : en 1896, la France décrète que Madagascar est une possession française. Le Gouverneur Général Galliéni destitue la reine Ranavalona III en janvier 1897. Mais la "pacification", c'est-à-dire la lutte armée pour maîtriser le territoire n'est pas encore terminée : elle le sera officiellement en 1902.


En 1901, Galliéni prend un arrêté qui institue dans l'île un "code de l'indigénat" inspiré de celui appliqué au Sénégal. Ce code rassemble des mesures d'exception qui le font sortir de l'orbite des principes du Droit français : pour cette raison, il est censé être transitoire. En réalité, il ne sera aboli que trop tardivement, en 1945 - 1946.
S'il a subi quelques modifications au fil des décennies et du renouvellement des Gouverneurs Généraux, ainsi que des tendances politiques au pouvoir dans la métropole, il a tout du long un seul objectif : assurer la domination de la France.


Contenu :
Pour commencer, les indigènes sont définis par la négative, comme des personnes nées à Madagascar et "n'ayant pas la qualité de citoyens français." La formule évite de parler de "sujets" de la France, ce qui serait fâcheux pour la République...


Une partie des prescriptions du code de 1901 vise à remodeler les usages et les croyances de la société : les sépultures en dehors d'enclos destinés à cet usage sont interdites, la culture sur tavy (brûlis) est prohibée, les soins traditionnels sont punis comme "exercice illégal de la médecine" ou pratiques de sorcellerie.


Si certaines de ces infractions disparaissent par la suite, il restera toujours le même noyau dur autour de :
- la liberté d'expression : sont considérés comme infraction "le refus de fournir les renseignements demandés" et "les actes irrespectueux ou propos offensants vis-à-vis d'un représentant ou d'un agent de l'autorité; les propos tenus contre la France et son gouvernement".
- la liberté de réunion : les Malgaches doivent demander une autorisation pour leurs cérémonies, leurs funérailles, leurs grands repas. Toute réunion de plus de 25 hommes est interdite. Il est interdit de faire des quêtes ou des souscriptions, ce qui permettra de sanctionner les mouvements anti-coloniaux : les premiers d'entre eux seront inculpés pour escroquerie pour avoir prélevé des cotisations.
- la liberté de circulation : le vagabondage est sanctionné, ainsi que l'habitat isolé. Un "passeport" est établi, que les indigènes doivent faire viser lorsqu'ils changent de lieu de résidence ou de travail.
- la notion de responsabilité collective : le colonisateur impose l'organisation en "fokonolana" ( que l'on pourrait traduire par "commune" ou "canton" peut-être), qui n'existait auparavant que dans la région Merina, et s'en sert comme relais pour la sécurité du territoire, ainsi que pour la perception de l'impôt. Cette organisation est assortie de la notion de "responsabilité collective", hors de l'orbite du Droit français qui ne reconnaît que la responsabilité individuelle : cela donne la possibilité de sanctionner le fokonolana en cas de défaillances de ses membres, voire d'en emprisonner le chef.


Cependant, d'après Jean Fremigacci, le code n'aurait jamais été appliqué intégralement, par manque de moyens et grâce à la capacité de "résistance passive" du peuple malgache. Le totalitarisme aurait ainsi été évité dans la colonie. Il n'en reste pas moins que ce code offrait des outils pratiques aux tyranneaux potentiels.
in Jean Fremigacci, Madagascar à l'époque coloniale