mercredi 3 décembre 2014

Les jumeaux de l'île Rouge, un roman de Brigitte Peskine

Cet automne, deux romans "jeunesse" se passent à Madagascar, et donnent une vision de la Grande Ile plutôt sombre... On est loin du cliché lagon-cocotiers...

Dans Les Jumeaux de l'Ile Rouge, Brigitte Peskine raconte le retour dans leur village d'origine, proche de Mananjary de deux adolescents adoptés par un couple de Français. Cléa et Brice ont 16 ans, ils sont jumeaux, et ont été adoptés lorsqu'ils étaient tout-petits : pour Cléa, découvrir ses origines devient une nécessité, tant la jeune fille va mal. Les parents offrent à leurs enfants un voyage aux sources, dans l'espoir que cela les aide à grandir... Mais Cléa ne se contente pas de la rencontre avec celle qui les avait recueillis à Tana : elle fugue, pour essayer de comprendre son passé, du côté de Mananjary, dans l'ethnie Antaimbahoaka, où les jumeaux sont "fady". Et Brice, en frère attentif, la suit : si la vie dans Tana était déjà un choc, l'arrivée dans un village rural, loin de tout, est un vrai bouleversement. Là, les croyances, le rôle du roi coutumier, la médecine traditionnelle organisent la vie. Dans l'enceinte du centre d'accueil pour les jumeaux abandonnés, Cléa et Brice découvrent petit à petit, dans la douleur, des bribes de leur passé. C'est tout l'équilibre familial qui est bouleversé.


Après avoir lu ce roman, j'ai cherché des infos sur les jumeaux de Mananjary : la première chose à noter, c'est que le roman de Brigitte Peskine est bien documenté. Le centre qu'elle décrit ressemble fortement au centre Fanatenane, et Mike et Gogo, qui sont à l'origine de ce centre, semblent avoir inspiré les personnages de César et Zafi dans le roman. Les questions qu'elle soulève sur la levée du tabou semblent également être d'actualité : un village a en effet organisé une cérémonie à cet effet. Malgré tout, la majorité des jumeaux sont toujours abandonnés dans cette région du sud-est de Madagascar.

Pour en savoir plus : un article récent paru sur les pages infos de Orange Réunion ici, l'adresse de Fanantenane, espoir malgache ici et l'adresse du site des amis du CATJA ici. Et puis un reportage de France 24 ici .

Conseillé par l'éditeur pour des lecteurs à partir de 12 ans, le roman est effectivement "facile" à lire dans la forme : il se présente comme un dossier transmis par Cléa à l'auteur dans lequel la jeune fille aurait compilé son journal, des mails, des lettres, des notes suite à des conversations téléphoniques. Par contre, les questions liées à l'adoption, à la quête des origines, pour celles et ceux qui sont concernés, peuvent être troublantes... Mieux vaut être préparé !

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