Au début de l'été, les uns et les autres, nous étions passés
au centre, avions partagé des moments avec les internes et Hanta et
Bertrand. Nous étions aussi arrivés avec plus de 40 kg de vêtements
pour les enfants, des courriers, des cadeaux. Hanta a donc organisé
un après-midi pour que nous rencontrions tous les enfants, début
août. Tous, ou presque, se sont déplacés, certains venant de
plusieurs dizaines de kilomètres, avec leur mère.
Dans le bureau, une dizaine d'enfants sont déjà présents :
on se présente, on se salue. Certains enfants sont encore très
jeunes, et parlent peu français. J'essaie de retenir les prénoms,
et le nom des parrains, mais ai du mal à tout retenir... Pendant ce
temps, un étrange ballet se joue entre le rez-de-chaussée et
l'étage : nous comprenons que là-haut a lieu la répartition
des vêtements. Certains ont reçu des cadeaux de leurs parrains et
marraines, et Hanta fait en sorte de répartir équitablement ce qui
nous a été donné, pour que chacun reparte avec quelque chose.

C'est l'heure, ensuite, de se regrouper dans la grande salle. Les
meubles ont été poussés, des chaises sont installées tout autour
de la pièce, et la trentaine d'enfants s'installent dans le calme.
Les grands s'occupent des petits, les copains s'entassent, deux
chaises pour trois, pour être sûrs de rester côte à côte. Hanta
prend la parole, pour parler de l'importance du parrainage et pour
nous présenter : « c'est qui, elle ? « «
C'est Cécile, fille de Jean-Claude ! » répondent
en cœur les enfants . « Et elle », désignant
Laurence, « comment elle s'appelle ? » « Dessaivre »
répondent les mêmes, dans un bel élan... Ça nous fait rire,
forcément !
C'est au tour des enfants de se présenter : prénom, âge,
classe et école, nom des parrains/ marraines. Celui qui hésite se
fait rabrouer... Bertrand revient sur l'importance du travail
scolaire, et explique que, si chacun peut connaître des difficultés
à l'école, il est possible de doubler une classe, mais pas de
tripler. C'est un motif d'exclusion du centre et du parrainage.
A notre tour de prendre la parole, au nom de l'association :
je dis, pour nous, le plaisir de les rencontrer et de les voir en
bonne santé, et je félicite celles et ceux qui fièrement nous ont
annoncés peu avant les mentions obtenus à leurs examens. Nos
enfants, Roméo, Ismaël, Tolotra et Marius, n'en perdent pas une
miette : ces enfants ont leur âge, et cela les remue un peu.
Rachelle a préparé une chanson : sa voix tremble un peu,
puis s'affirme. Elle chante très bien, si bien, même, que les
autres ont refusé de l'accompagner de peur de ne pas être à la
hauteur ! Pendant le goûter qui suit, nous prenons le temps de
papoter avec les uns et les autres, Dimby, en particulier, qui est un
grand ado, et que nous avons connu petit garçon... Nos gars, eux,
sont partis faire de la balançoire avec Ernica, la plus jeune des
enfants parrainés, 4 ans, trop contente d'avoir des grands pour
s'occuper d'elle ! Ceux qui n'avaient pas faits de courrier pour
les parrains et marraines s'attablent pour rédiger une lettre, avec
l'aide des plus grands. Fanja et Roger, qui sont diplômés et ne
sont donc plus parrainés semblent toujours être ici comme chez eux.
La première, maintenant, travailler dans une pharmacie. Roger, lui,
n'a pas encore de travail et donne des cours particuliers en math.

C'est l'heure de la photo de groupe, avant le départ... Quand
nous reviendrons, dans quelques années, certains auront fini leurs
études et travailleront. Quelques uns seront partis... J'espère que
beaucoup seront encore là, car c'est hyper chouette de les voir
grandir et construire leurs vies d'adultes.